Sucre : 

Sucre est la capitale constitutionnelle, sa population s'éleve à 300 000 habitants environ. Contrairement à ce que je croyais (la plupart des gens d’ailleurs), ce n'est pas la Paz "la plus haute capitale du monde", qui n'est que la "capitale" économique du pays ;). Pendant La saison des pluies les températures sont variables entre 10 et 30 degrés, et pendant la saison sèche (actuellement) c'est très ensoleillée mais froid, les températures vont de -3 à 17 degrés. La journée quand le soleil tape il fait chaud je trouve, mais dès que la nuit tombe vers 18h, ça caille !! 


La ville est fondée en 1538 par un Colomb Espagnol, sous le nom "Charcas" en référence au peuple Charkas qui vivait dans cette région. Au 18e siècle, la ville prend le nom de "La Plata" pour sa localisation dans la « Cuenca del Plata », une des quatre têtes monarchiques de la couronne espagnole en Amérique du Sud, déterminée selon la géographie du bassin du río de la Plata actuellement en Argentine. En 1624 est créée l'Université Saint-François-Xavier, qui serait la deuxième université créée en Amérique latine après celle de l'Université fondée à Lima en 1551.Jusqu'au 19e siècle, La Plata est le centre judiciaire, religieux et culturel de la région. En 1825, lorsque la ville devient la capitale de la Bolivie, elle est rebaptisée "Sucre" en l'honneur d'un maréchal camarade d'armes du libérateur Simón Bolívar pour l'indépendance de la Bolivie. C'est effectivement ici qu'a été signé indépendance de la Bolivie ! C'est donc une ville importante pour les Boliviens et dont les habitants de la ville sont très fiers. Perdant sa principale ressource après le déclin économique de Potosí (mines d'argent), elle voit le siège du gouvernement bolivien transféré à La Paz à la suite d'une guerre civile.


En 1991, Sucre devient patrimoine de l'Humanité a l'UNESCO. C'est devenue une ville universitaire importante et héberge de nombreux cabinets d'avocats et de notaires, en raison notamment de sa qualité de siège de la Cour Suprême bolivienne. Elle est aussi le siège d'un évêché catholique et possède une cathédrale et un nombre incroyables d'églises.



Potosì

Son nom vient du quechua "Potojsi" qui signifie « tonnerre ». Elle se trouve à une altitude de 4 070 m et compte environ 168 000 habitants. C'est une des villes les plus hautes du monde, construite au pied du Cerro Rico (« Montagne riche »), une montagne de minerai d'argent qui domine la ville de ses 4 824 m. La vieille ville fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 19871, et sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 20142, notamment en raison de la dégradation potentielle du site par les opérations minières et de la relative incapacité à mettre en œuvre la législation protectrice. Le climat est trèsec une grande partie de l'année. L'été, la température peut atteindre 22 °C, mais redescend à 12 °C dès le soir. L'hiver, les écarts thermiques sont plus grands, les minimas passent en dessous de 0 °C. J'ai froid.

 

Potosí est fondée en 1545 pour exploiter la mine proche. Durant près de 60 ans, l'État espagnol bénéficie de l'argent extrait de la montagne dans des quantités colossales, alimentent les caisses de la couronne espagnole. L'argent était extrait par le travail forcé des Indiens, institué par Francisco de Toledo. La ville devient rapidement la plus riche des Amériques, voire du monde. Cependant, des milliers d'Indiens, et d'esclaves africains moururent de problèmes respiratoires dus à la poussière dans les mines ou bloqués dans celles-ci après des éboulements, ou à cause de l'inadaptation à l'altitude (pour les esclaves africains). On dit (avec beaucoup d'exagération) que "la quantité d'argent extraite des mines de Potosi suffirait à construire un pont au-dessus de l'Atlantique pour relier Potosì à la péninsule Ibérique", mais les ossements de mineurs morts dans des accidents y suffiraient également. Après 1800, l'argent se fait rare et l'étain devient la première ressource. La ville entame son déclin économique. 


Potosi fut aux 16e et 17e siècles la ville la plus peuplée d'Amérique, avec au moins 200 000 habitants (si l'on prend en compte la population des mines), et est restée la seconde plus belle ville du pays, après Sucre. La "Casa de la Moneda", témoin des atrocités commises par les Espagnols durant les 16e et 17e siècles, est un édifice impressionnant au passé chargé où l'on peut observer les machines utilisées pour transformer l'argent. L'éprouvant travail du métal était assuré pour l'essentiel par des esclaves venus d'Afrique, tandis que les mines étaient exploitées par des autochtones, peut-être encore plus à plaindre tant leur espérance de vie était réduite. Comme expliquait ma guide pendant les 2h de visite, certains indiens "coupaient" des membres à leur nouveaux nés pour les rendre inaptes à travailler dans les mines ... ça fait froid dans le dos. 


Les rues piétonnes, les maisons coloniales aux couleurs vives, les balcons en bois, tout ici montre un riche passé. La cathédrale, située en plein centre-ville, est magnifique et la vue sur la ville depuis son clocher aussi. Aujourd'hui, bien que déclarées épuisées, les mines sont toujours exploitées artisanalement par les habitants, dans des conditions de sécurité toujours désastreuses pour les mineurs, et la population est plus pauvre que la moyenne des villes de Bolivie. La plupart des touristes viennent un jour ou deux depuis Sucre pour y voir les mines (et les mineurs en plein travail) dans le Cerro rico. Moi j'ai décidé de ne pas y aller, déjà parce que je suis trop claustrophobe, mais surtout parce que j'y vois un côté un peu malsain, comme un "safari humain" pour voir les mineurs dans des conditions atroces... mais je comprend que beaucoup soit intéressés par l'importance historique du lieu même. Par contre j'ai beaucoup aimé visiter le centre historique , et bien sûr la Casa de la moneda. C'était très intéressant et ma guide bolivienne répondait à toutes mes questions :)